EPI 2015-2016
Présentation sommaire du projet
Une heure par semaine, deux classes de troisième (46 élèves en tout) mènent un projet articulant l’histoire et les mémoires.
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De septembre à décembre, les élèves travailleront sur la Première Guerre mondiale à partir du témoignage de Charles Delvert, présent dans les sites que les élèves auront l’occasion de découvrir (Charles Delvert est présent en première ligne à Massiges en 1915, puis à partir de mai à Verdun ; il suit le déroulement de l’offensive du Chemin des Dames dans l’état-major en avril-mai 1917). Le projet étant résolument interdisciplinaire, les élèves seront amenés à réaliser une première série de gravures sur la Première Guerre mondiale, encadrée par la professeur d’arts plastiques. Ils se familiariseront également avec la pratique photographique (cadrage, double-exposition, retouches,…) qu’ils devront mettre à profit durant le voyage pour parvenir à réaliser une exposition des photographies des champs de bataille.
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Dans la deuxième partie de l’année (de janvier à mai), ces deux classes travailleront sur le parcours d’une famille juive, la famille Niederman, à partir de documents inédits récemment déposés au Mémorial de la Shoah (lettres, entretiens vidéo,…). Outre un site internet, les élèves réaliseront un ensemble de gravures sur des plaques de cuivres, et mèneront une réflexion artistique sur les modalités d’installation de ces gravures.
GRAVURES/Première Guerre Mondiale
Dans le cadre de la Première Guerre Mondiale, nous avons travaillé spécifiquement sur le témoignage d'un combattant, Charles Delvert, qui a écrit au jour le jour ce qu'a été sa guerre, une guerre à hauteur d'homme, celle d'un officier qui vit au contact de ses hommes et qui raconte les misères endurées par les combattants de 14 : la boue, le froid, la faim, les rats, la promiscuité avec la mort, l'angoisse de la blessure ou de la mort. Et ce pour prendre la mesure de ce qu'a été l'expérience des tranchées et la manière dont Delvert a tenté de raconter ce qu'il a vécu.
Suite à une étude de correspondances écrites lors de la Première Guerre Mondiale, les élèves ont travaillés sur les 5 sens sollicités par les soldats...
Une première approche de la gravure sur Tétra Pack, a permis aux élèves de 3° de se familiariser avec la technique de la pointe sèche et de la presse.
PHOTOGRAPHIES/PRISES DE VUE ET RETOUCHES
Lors d'une sortie d'une heure, les élèves, par petits groupes, ont expérimenté la photographie de paysages et de d'objets de la Première guerre prêtés par le CRDP.
Ils ont pu travailler sur le cadrage, la règle des tiers, la composition, l'orientation, les lignes de fuite et surtout, ont appris à avoir une intention avant de déclencher l'appareil photo.
Suite à cette sortie, une séance infographique a permis de sélectionner les meilleurs clichés afin de "re-travailler" dessus. Après une analyse des photographies de 1914- 1918, prises sur les champs de bataille, les élèves ont dégageé une esthétique particulière liée à ces clichés : vignetage, tâches, papiers froissés et/ou déchirés, jaunissement...
Par des applications que les élèves connaissent telles qu'Instagram, Rétrica, Rollip , Phixr, ou encore Pixlr-o-matic, ils ont pu appliquer des filtres sur leur photos et ainsi procéder à une sélection intéressante permettant de comprendre l'intérêt et la manipulation de ces filtres.
PHOTOGRAPHIES/OBSERVATION & EXPLOITATIONS
« Objets de guerre » : les élèves ont été invités à mettre en relation des photographies montrant des objets utilisés par les soldats au quotidien (casques, bidons, quart, masque à gaz, appareil photographique, bougeoir, etc.) et ces mêmes objets « muséifiés », qu’ils ont pu manipuler grâce au prêt d’une mallette pédagogique de Canopé Toulouse. Ils ont ainsi tenté de saisir par la photographie le passage du temps (aspérités, rouilles, bosses, craquelures,…) en jouant sur l’ombre et la lumière.
PHOTOGRAPHIES/LA RE-PHOTOGRAPHIE
Le projet rephotographique autour des images de la Première Guerre Mondiale, a pour motivation de rappeler qu’il n’y a pas si longtemps l’Europe était en guerre.
La technique de composition : mixage entre des morceaux d’images d’un quotidien en paix avec ceux d’images d’un quotidien en guerre. Les fragments fusionnés appartenant au passé apparaissent en noir et blanc ou sépia, et font ressembler les éléments du paysage, à des fantômes revenus hanter le présent.
Le pouvoir d’évocation de ces images, subtils mélanges de passé/présent, varie en intensité en fonction des traces que le sujet traité a pu laisser dans la mémoire collective mais aussi en fonction du contraste que suscite la réunion des deux époques et des lieux (le Lauragais).
La rephotographie induit aussi un travail sur le terrain et une manière différente d'aborder la notion de temps. Douaumont et Massiges ont été le théâtre d'évènements laissant des traces dans les mémoires mais aussi sur le paysage. Des reproductions de photographies prises par des soldats ont servi de point d'ancrage au travail photographique de re-composition sur le lieu... Comme réécriture de l'histoire....
GRAVURES/Seconde Guerre Mondiale
Suite au travail de recherches sur le parcours d’une famille juive, la famille Niederman, à partir de documents inédits récemment déposés au Mémorial de la Shoah (lettres, entretiens vidéo,…), les deux classes de 3° ont imaginé un montage numérique créant ainsi un support sur lequel viendra se superposer une gravure taille-douce.
La deuxième étape est la réalisation d'un dessin s'inspirant d'un thème sur la vie de cette famille. Ce dessin est reporté sur une plaque de cuivre (15X15cm) et ensuite gravé à la pointe sèche. Les plaques sont ensuite encrées (encre Noire Charbonnel) et pressées sur l'impression papier numérique (sur papier aquarelle 200gr).
Le travail long et minutieux de l'impression de la plaque a nécessité de nombreux essais qui ont permi aux élèves de prendre conscience de la complexité et de l'exigence du travail de graveur.
Cette technique hybride novatrice en milieu scolaire est le point de départ d'une réflexion sur la mise en valeur du processus de création mené par les élèves. Aussi, une deuxième étape conduit ces mêmes élèves à une réflexion sur l'installation de leur travail :
comment agencer, poser, composer, exposer, présenter... bref, "installer" les "info-gravures" et les plaques de cuivre pour créer une oeuvre inédite, originale et spécifique à l'histoire des Niederman.