Cher journal,
Il n'a pas fallu attendre vingt heures pour connaître le nom des candidats choisis pour faire un second tour sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Dès huit heure, 50 élèves étaient appelés à monter dans le bus direction Craonne. Sur place, ils firent la rencontre de l'ancien maire du village, un passeur de mémoire qui a donné du sens à ce qui s'était passé en ce lieu il y a cent ans en les accompagnant dans les pas des soldats, des tranchées de première lignes aux positions conquises après plusieurs jours et de nombreuses pertes. Après des remerciements appuyés, nous sommes remontés dans le bus et avons substitué aux champs de bataille les chants de bataille. Entendre ainsi cinquante jeunes chanter la chanson de Craonne sur le Chemin des Dames m'a obligé à me cacher la tête dans les rideaux du bus afin de cacher mon émotion. Pour clore ces deux jours placés sous le signe de 14-18, nous avons emmené les élèves à Suippes, dans la Marne, au centre d'interprétation de la guerre. Chacun a ainsi pu s'identifier à un combattant ou un civil de cette période et remettre en ordre tout ce qu'ils avaient pu voir depuis leur arrivée.
Le retour à l'hôtel s'est déroulé dans le calme et de nombreux élèves, marqués par leur journée, nous ont prié en arrivant de s'entraîner au brevet qui approche à grand pas. Nous avons évidemment refusé, conscients de la nécessité de s'aérer l'esprit... Entre football, footing et blablatage, chacun a ainsi pu se détendre jusqu'à l'heure du dîner.
Devoir de réserve oblige, nous avons pris note du résultat des élections sans les commenter.
On ne sait qui sera le prochain président de la République mais on sait qui y entrera l'Elysée mardi après-midi...
Colonel Bion au rapport
