Construire une séance en Arts plastiques est une chose mais gérer les temps qui la composent a tout aussi son importance. D'ailleurs, ils apparaissent en filigrane dans la fiche de préparation.
Ceux-ci sont au nombre de 7 :
APPROPRIATION / EXPLICATIONS / RÉFLEXION / PRATIQUE / ÉCHANGES / SAVOIR / TRACES
Mais à quoi correspondent-ils vraiment ?
L'APPROPRIATION :
Il s'agit là de créer un contexte favorisant l’étude d’une notion (fiche de prép) et d'en définir les modalités :
- Travail individuel/groupe
- 2D ou 3D, taille du format, techniques…
- Réflexion sur un espace adapté (atelier, poste spécifique type « pistolet à colle » …),
- Scénographie de la salle…
Ceci induit de la part de l'enseignant une connaissance et une maîtrise de son espace-classe, de son équipement et des classes (élèves), c'est là que se situe l'appropriation. Il est évident que la salle d'Arts plastiques fonctionne sur le principe de la classe flexible qui peut prendre différentes organisations selon les dispositifs pédagogiques.
LES EXPLICATIONS :
Il s'agit là de la documentation de présentation, des fiches de cours données aux élèves :
- Sous divers supports (images, sons, vidéos, citation, texte…) -> lié à la forme de l'incitation.
- Échanges avec la classe, mise en scène...
- Mots-clés notés au tableau ou projetés …
Cela induit une organisation implicite des explications amenant les élèves à se poser les bonnes questions. Une fiche dite "élève" peut permettre une valorisation de la réflexion et une mise en place de stratégie pour répondre à la demande.
LA RÉFLEXION :
Laisser les élèves opérer des choix (matériels, supports, techniques, organisation…) soutient la réflexion sur la problématique traitée. Cependant, il n'est pas nécessaire d'imposer tout le temps le support, les techniques ou encore le matériel, car cela peut conduire très vite à une idée prédéfinie du résultat que s'est faite l'enseignant.
Il est évidement possible d'imposer des éléments si l'on souhaite resserrer le champ d'investigation. Par exemple, imposer le médium peinture pour travailler l'aplat, l'empâtement, la matière... peut permettre à l'élève de se focaliser sur les effets spécifiques que vous attendez.
Ce moment de réflexion que vous créez induit une anticipation de ce que pourront faire les élèves. Il faut donc réfléchir à tous les possibles qu'incombe la problématique traitée.
LA PRATIQUE :
Tâtonnements, Expérimentations, Essais, Erreurs…
Un des temps les plus importants du dispositif.
Mais pratiquer pour pratiquer n'a pas de sens, donc celle-ci doit être préparée et accompagnée de la réflexion qui la précède et qui se développe au gré des expérimentations.
D'ailleurs, ce temps peut faire l’objet de petites capsules-vidéos pour permettre de valider ou non des essais, suivant les notions travaillées…
Ce temps induit une réflexion précise sur le contexte afin d’optimiser la pratique. La situation d'enseignement doit être pensée de manière à ne pas bloquer les élèves dans une impasse, à ne pas attendre une seule mais une pluralité de possibles...
LES ÉCHANGES :
Cela correspond à ce que l'on appelle la verbalisation.
- Laisser les élèves s’exprimer dans le respect et l'écoute,
- Noter les mots-clés (vocabulaire), les notions au tableau…
- Favoriser les échanges par des questions clés qui remettent en cause le travail des élèves, les confronter aux limites de leurs "réponses" ou au contraire, à leurs trop grandes "adaptabilités" (réponses "passe-partout")
- Faire remarquer et valoriser la pluralité des productions plastiques
Ce temps de verbalisation se prépare et induit une observation minutieuse du temps de pratique. C'est une sorte de variable, un moment où l'inattendu fait son apparition. Il faut alors faire preuve de sagacité et savoir rebondir habilement sur ce que trouvent les élèves.
LE SAVOIR :
Sur la base des échanges, il s'agit là d'articuler l’apport des références et du savoir enseigné : autrement dit, les élèves doivent saisir le rapport/lien entre leur travail et celui des artistes présentés.
Cela induit une réflexion de la part de l’enseignant sur les œuvres (et non juste un rapport formel). Les références doivent être analysées même succinctement et peuvent être de différentes natures. Par exemple, s'il s'agit d'une problématique questionnant la notion de TEMPS et plus précisément le RYTHME, les références peuvent être puisées dans le domaine de la musique ou de la danse...
LA TRACE :
La trace peut prendre différentes formes et adopter différents supports, surtout avec le numérique.
> Traces écrites :
- Prises de notes, croquis, recherches,
- Documents mémoriels pouvant prendre différentes formes : textes à trous pour le vocabulaire, fiche œuvre ou mouvement artistique…
> Traces filmées, photographiées...
- Photographie ou capsule faite en classe par l'élève ou les camarades,
- Album virtuel de la démarche de l'élève...
Pour l'enseignant, cela induit une préparation minutieuse en prenant en compte le temps de pratique et des échanges. C'est une sorte de résumé collectif de ce qui a été fait en individuel et qui a balayé et fait le tour d'une problématique.
